L'achat d'un appartement, c'est pas un long fleuve tranquille.
Un Lézard au pays des rapaces.
Hey coucou toi 🥰, je suis hyper contente de te retrouver pour ce numéro sur mes déboires dans l’achat d’un appartement. Je suis grave contente que ce que tu lis ici t’intéresse. J’ai plein d’idées pour la suite, j’espère que t’es prêt(e) 🚀.
Au début de l’année, pleine de bonnes intentions, je décide qu’il est temps de faire quelque chose d’intelligent avec mon argent 💰 (ou en tout cas le dépenser à bon escient). L’idée ? Investir plutôt que de le laisser dormir sur un compte. Pleine d’énergie et… Absolument 0 connaissance en finances (ou presque parce que je lis La Finance sans Migraine), je me lance dans la quête d’un investissement rentable.
Et pour éviter de faire n’importe quoi, je fais appel à trois conseillers financiers. Je te le donne en 1000 : c’était le casting le plus chelou de cette série financière 👀.
Les conseillers financiers : Une galerie de personnages
Déjà, note à moi-même : Ce milieu est vachement concurrentiel, je me suis sentie comme un lézard entourée de rapaces, prête à me faire dévorer.
Conseiller n°1 : Le sérieux
Ce premier monsieur me parle d’investissement locatif, ce à quoi j’avais déjà un peu réfléchi 🧠 sans m’y attarder. En tout cas, pas d’extravagance, juste des chiffres et des plans ficelés. Bon début, rien à signaler de bizarre…
Conseiller n°2 : Le conspirationniste
Là… Je n’aurais jamais pensé que j’aurais pu raconter cette histoire, parce qu’elle est vraiment tirée par les cheveux 👩🦰. Cette personne débarque chez moi et commence à m’expliquer que le Covid est un complot, que la crise climatique n’existe pas (que la banquise se fait détacher par des lasers dans l’Antarctique… bien sûr, mon c*n) et que, on pourrait me tracer avec… le Bluetooth. Comment une personne avec de telles convictions peut donner des conseils sur la finance ? Ou alors, en vrai, elle peut les avoir mais sans nécessairement les partager…
Entre deux théories dignes d’un mauvais film de SF, il me propose d’investir… Dans les monuments historiques ou encore la vigne (J’avais pas prévu d’être le prochain Bernard Arnault).
Franchement, même si je m’y connais autant qu’en théorie quantique, investir dans ce genre de produits financiers n’est pas le premier produit à présenter à … un novice 👶. Et si quelqu’un vous présente ça comme un premier produit financier, fuyez, pauvres fous.
D’ailleurs, seconde note à moi-même : Ne plus jamais recevoir une personne que je ne connais pas lorsque je suis seule à la maison (même si c’est un conseiller financier, même si c’est le pape ou le président).
Conseiller n°3 : Le Roi du Spam
Ici, rien de bizarre. Enfin si, il aimait l’architecture de personnes aux noms imprononçables… Mais il m’a aussi proposé de l’investissement locatif. On a tous droit à ses petits kinks, je me suis dit que j’y réfléchirais. Sauf, que ce petit monsieur m’a harcelée d’appels 📱 comme si sa vie en dépendait. Le matin à 9h, il était au taquet, le midi, et même le soir à 20h.
Qu’on se mette d’accord, on n’appelle plus les gens à partir de 18h. JAMAIS.
Après ces rencontres, je n’ai plus envie d’en rencontrer d’autres (tu m’étonnes…) et je me dis que, quand même, le meilleur investissement, serait probablement ma résidence principale 🏠.
De là, une petite graine 🌰 a commencé à s’implanter dans mon esprit et bien entendu, je suis partie sur ce terrain-là.
Quand l’adulte, c’est moi. Gloups
Trouver l’appartement de mes rêves, c’était la partie facile (relativement). J’ai fait des recherches, passer des appels, activé des alertes…
C’était long mais pas insurmontable en vrai. Après avoir trouvé LE bien, je reçois donc… Un dossier de 90 pages avec des termes que je n’avais jamais vu de ma vie…
Cadastre, acte authentique, aliénation, VEFA, compromis de vente, plan de masse …
À ce moment-là, mon réflexe naturel aurait été de demander à un adulte… Mais tu sais quoi ? L’adulte c’est moi 🫠. Alors, je ne peux compter que sur moi-même et je me suis plongée tête la première dans jargon juridique, armée de Google (ainsi que de ChatGpt) et de beaucoup, beaucoup de tasses de café 🍵.
Le compromis de vente : Ou comment ne pas dormir pendant 14 jours
Première grande étape : Signer le compromis de vente. Pour couronner le tout, on appelle ça aussi une promesse synallagmatique de vente, comme si ce n’était pas déjà assez difficile de s’y retrouver 🫠.
Une fois signé, j’ai 14 jours pour me rétracter sans justification. Dis-toi que ces 14 jours, tu les passes à te dire ça :
“C’est la bonne décision”
“Mon dieu, qu’ai-je fait ? Je vais me ruiner.”
“Tout se passera bien ma go !”
“Et si tu perdais ton emploi ?”
“Ok on arrête tout”
Bon en gros, ces 14 jours furent une période de stress intense, à lire chaque mot en long, en large et en travers. Je pense avoir consulté ce document plus de fois que mes likes sur Instagram.
Passé ce délai, il n’y a plus de retour en arrière (ou alors avec des galères légendaires). C’est là que commence le nouveau périple : la recherche de financement.
La paperasse bancaire : Le marathon de la galère
Obtenir un prêt immobilier, c’est vraiment le parcours du combattant 🥊: il te faut des preuves que tu es digne de porter le fardeau de la propriété, un parrainage et avoir un sang-froid inébranlable. Des soirées entières à comparer les taux d’intérêt, appeler des banques et remplir des dossiers (qui n’auront jamais de suite).
Mention spéciale aux documents :
Bulletin de salaire.
Avis d’imposition.
Justificatif de domicile des trois dernières années (j’ai déménagé 4 fois 🫠).
Quittance de loyer de chaque domicile.
Le devis de la cuisine.
ADN de mes chats 🐈⬛.
Certificat de bonne conduite de ma prof de CE2.
Relevé de note du bac…
Bon ok, j’exagère mais franchement ça aurait pu être ça.
D’ailleurs, le summum ? Ils m’ont demandé un papier prouvant que mon conjoint n’avait jamais été propriétaire 🫥. Mais … Comment on prouve quelque chose qui n’a jamais existé ? (Si vous avez des astuces, je suis preneuse) Je te passe les détails de la conversation :
Banque : “Il nous faut le document qui prouve qu’il n’a jamais été propriétaire”.
Moi : “Il n’existe pas puisqu’il n’a jamais été propriétaire”.
Banque : “Il nous le faut quand même”.
Après ces quelques échanges, notre notaire a finalement rédigé une attestation sur l’honneur pour nous sauver la mise. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire…
Je pense que si on m’avait demander de signer avec mon sang 🩸, je n’aurais pas été surprise à ce stade.
Le Jour-J : Quand la banque oublie le principal
Après des mois de stress, à vérifier tout consciencieusement, la date de signature est enfin fixée : le 20 août. Tout est prêt, j’ai tout relu, j’ai fait la demande de déblocage des fonds 14 jours à l’avance comme demandé et j’ai vérifié chaque jour que tout soit prêt pour le moment fatidique.
Quoiqu’il arrive, c’est le moment. Mais tout ne peut pas se dérouler exactement comme prévu et le jour de la signature, la clerc de notaire m’appelle pour me dire que … La banque n’a pas effectué le virement. Le matin même, je fais une mini crise cardiaque et je me dis qu’on est bon pour tout recommencer depuis le début 😫.
Après des appels frénétiques, de l’attente… un virement d’urgence est finalement effectué.
Et là, c’est officiel : on est enfin proprio. Enfin, pas tout à fait, car l’appartement est en VEFA. Traduction : Je ne l’ai pas encore mais, on peut toujours rêver à la déco.
Et j’ai déjà hâte de vous parler de cette partie. J’anticipe déjà le nombre de fois où je vais changer d’avis sur la couleur, sur les meubles sur l’agencement…. Pour le plus grand bonheur de mon partenaire.
Conclusion : Une aventure qui ne fait que commencer
Investir dans sa résidence principale 🏚️, c’est un marathon semé d’embûches. Je t’ai passé bon nombre de détails (comme celui où j’ai fait une lettre sur l’honneur où si je mentais, je serais accusée d’escroquerie et que j’irai en prison), mais si j’ai appris une chose, c’est qu’aucune étape ne se passe jamais comme prévu mais… qu’on arrive toujours à rebondir d’une manière ou d’une autre.
D’ailleurs, on n’est jamais préparé à ce genre d’événements. On nous apprend à résoudre des équations, à disserter sur des poèmes du 19e siècle et à distinguer un verbe d’état d’un verbe d’action (tu parles d’une utilité)…
Par contre, personne ne prend le temps de nous expliquer ce qu’est un compromis de vente et pourquoi tu ne peux pas débloquer comme tu le souhaites l’argent 💸 que tu as déposé sur un PEE.
Heureusement que j’avais mon partenaire pour m’aider à me détendre et des supers copines 💓 pour pouvoir lâcher tout ce stress.
Alors si tu envisages de passer par ce parcours du combattant, tu vas endosser un rôle pour lequel il n’y a ni formation, ni manuel. Et c’est peut-être aussi ça devenir adulte : se lancer dans des aventures improbables, galérer un peu (beaucoup), et en rire une fois la tempête 🌪️ passée.
Si toi aussi, tu t’es déjà senti largué face à des démarches compliquées, rassure-toi : c’est normal. On apprend sur le tas, un jargon juridique à la fois.
À bientôt,
Méli, une ado survivante du bureaucratisme immobilier.
Une édition vraaaaiment trop cool à lire
Tellement de rire et de plaisir à lire cette petite pépite. D’intérêt public pour les trentenaires ✊🏻